À l’époque où les premiers estivants débarquent sur l’île, celle-ci est inhabitée et il n’y a aucun bâtiment à l’exception d’un phare. Situé à l’extrémité est de l’île, il a été construit par le gouvernement fédéral en 1875 afin de guider les nombreux bateaux à vapeur qui circulaient sur la rivière des Outaouais à l’époque. Si le phare est construit en 1875, le gouvernement ne devient propriétaire de cette partie de lot qu’en 1877 après l’avoir acheté du propriétaire de l’époque Basile Campeau.

Source : René Lucas, 75e anniversaire de Vaudreuil-sur-le-Lac, vers 1920

Source : © René Lucas, 75e anniversaire de Vaudreuil-sur-le-Lac, vers 1920

Siméon Poirier et son fils Gaspard - Source : Collection Fleur-Ange Leroux, vers 1908

Siméon Poirier et son fils Gaspard
Source : © Collection Fleur-Ange Leroux, vers 1908

Dans un avis publié dans la Gazette du Canada le 20 novembre 1875 par le Département de la Marine et des Pêcheries, on informe les navigateurs que la lumière du phare est en fonction depuis le 18 octobre 1875 et on en fait une brève description. Il s’agissait d’un bâtiment en bois carré, peint en blanc, composé d’une tour et d’une petite résidence pour le gardien. L’extrémité de la tour, élevée approximativement à 30 pieds (9,14 mètres) au-dessus du niveau du lac des Deux Montagnes, était munie d’un appareil luminaire fixe. Cette lampe diffusait une large lumière blanche pouvant être vue, par beau temps, à une distance de 8 milles (12 kilomètres) de tous les points d’approche.

Félix Valois a été le premier gardien durant plusieurs années (1875-1892). Il a été suivi par Octave Beaulieu (1892-1903), Siméon Poirier (1904-1920) et Rosario Poirier (1920-1921).

En 1921, l’appareil luminaire du phare est remplacé par un système automatique ce qui met fin à l’époque des gardiens de phare. Quant au phare, il est démoli en 1935 pour être remplacé par deux tours automatiques surmontées de lampes qui seront finalement désactivées en 1996.

Siméon Poirier et son fils Gaspard - Source : Collection Fleur-Ange Leroux, vers 1908

Siméon Poirier et son fils Gaspard
Source : © Collection Fleur-Ange Leroux, vers 1908

À destination de l’île Cadieux

À la fin du 19e siècle, c’est la grande époque de la construction des chemins de fer et de la naissance de plusieurs compagnies ferroviaires. Le territoire de Vaudreuil-Dorion est particulièrement choyé de ce côté avec l’établissement de plusieurs voies reliant Montréal à Toronto. En 1884, la nouvelle compagnie Vaudreuil and Prescott Railway Company désire relier Montréal à Ottawa en passant par Rigaud. Cette compagnie changera de nom au début de l’année 1890 pour celui de Montreal and Ottawa Railway et verra à mettre en œuvre les travaux prévus. Le 4 octobre 1890, la nouvelle ligne est ouverte entre Vaudreuil-Station et Rigaud cependant, il faudra attendre jusqu’au 6 septembre 1898 pour que la ligne se rendre jusqu’à Ottawa.

Sur cette ligne, un arrêt est prévu pour accéder à l’île Cadieux et une voie d’accès au chemin de fer est aménagée sur les terres de la famille Cadieux pour permettre aux voyageurs d’arriver à destination. Ce chemin privé nommé la montée Cadieux sera récupéré par le gouvernement du Québec en 1939.

L’arrivée du chemin de fer signe le début de la grande époque de la villégiature qui sera déterminante pour le développement de l’île.

Enseigne provenant de la gare de Rigaud - Source : Collection du Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, vers 1920

Enseigne provenant de la gare de Rigaud
Source : © Collection du Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, vers 1920

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